Ces dernières semaines avaient été plutôt chargées, ponctuées de plusieurs examens, je n’avais pas vraiment pris le temps de sortir le nez de mes bouquins. Si aucune difficulté d’apprentissage n’était connu de mon côté, conserver une excellente moyenne demandait malgré tout du travail. À vrai dire, je ne me souvenais plus quand j’avais eu l’occasion de respirer l’air frais de l’extérieur. Fronçant légèrement les sourcils à cette idée, j’attrapais mon téléphone le ramenant rapidement vers moi pour profiter encore un peu de la bulle de chaleur de mon lit. Tapant à toute vitesse sur l’écran tactile, mon message était clair : je serais devant la maison familiale dans une heure pour une virée entre filles. J’envoyais le message à Faith, ne lui laissant pas vraiment le choix. Je commençais à comprendre le fonctionnement de l’adolescente. Je savais, par conséquent, pertinemment que lui laisser l’opportunité de faire un choix revenait à un coup d’épée dans l’eau. Alors j’avais fini par tenter une autre approche, un peu plus rude mais néanmoins nécessaire pour la sortir de sa zone de confort qui n’avait pas l’air si confortable que ça. Si nos parents avaient davantage missionné notre cadet pour l’aider à s’intégrer, nous y portions toute une attention particulière. Sans vraiment attendre de réponse, je sortais de sous ma couette, laissant l’air frais de la chambre venir caresser mes bras. Dans un frisson, je relevais les épaules avant de frotter ma main contre mon avant-bras. Je trouvais toujours le chauffage trop faible dans les chambres du campus universitaire. Alors quand je passais la nuit ici, la douche chaude du matin était un incontournable.

Garée devant la maison, j’attrapais les deux boissons chaudes que j’avais prises en chemin histoire de ne pas avoir l’estomac complètement vide. Prenant soin de fermer la voiture à clé, je prenais le chemin de l’entrée pour rejoindre Faith qui devait être à l’intérieur. « Salut ! », lançais-je à voix haute à peine le pas-de-porte franchi. J’ignorais qui était présents ou non, aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment pris de nouvelles ces derniers jours, j’ignorais donc les emplois du temps de chacun. Dans la cuisine, je déposais les deux boissons sur la table avant de jeter un œil dans le salon à la recherche de Faith. « T’es prête ? », demandais-je sans la trouver. « La patinoire, ça te tente ? », ajoutais-je finalement en m’installant dans le canapé pour lui laisser le temps d’arriver. J’en profitais pour jeter un œil sur mes notifications. Actuellement, j’avais besoin de sortir, de bouger, bref de voir autre chose que mes révisions. L’occasion était idéale pour passer un peu de temps avec ma cadette. Parce que oui, même si Faith n’était pas une Stilinski, elle était, pour moi, un membre de la famille à part entière. Une petite sœur de plus à chouchouter. Rangeant mon téléphone dans le fond de ma poche, j’attrapais finalement le bouquin qui trônait sur la table pour lire en diagonale le résume sur l’arrière de la couverture. « A moins que t’es envie d’aller ailleurs, je ne suis pas fermée à d’autres plans. », lançais-je finalement au cas où l’idée de la patinoire ne la mettrait pas à l’aise…

Installée dans le canapé, j’attendais patiemment que Faith se montre. J’avais attrapé le livre qui traînait sur la table basse du salon et dont la page de couverture avait attiré mon regard. Lecture en diagonale, je lisais vaguement quelques mots pour savoir de quoi il parlait, histoire de patienter un peu. Finalement, il n’avait pas fallu bien longtemps à l’adolescente pour me rejoindre dans la pièce. Reposant le livre, mon regard se tournait immédiatement dans sa direction lorsque j’entendais le son de sa voix. Un sourire étirait mes lèvres à ses excuses. « Ne t’excuse pas pour si peu, t’es déjà toute pardonnée. », lui adressais-je avec douceur en apercevant sa mine gênée. « Et même si j’avais dû patienter dix minutes de plus, ça n’aurait toujours pas été grave. », affirmais-je en me levant du canapé. Au fond, malgré ses efforts et les nôtres, Faith semblait toujours avoir cette crainte de déranger, d’être gênante. Marques de son passé peut-être, pourtant, il n’en était rien. Pour moi, comme pour le reste de la famille, elle était depuis son arrivée un membre de la tribu à part entière. Partant de là, aucun de nous ne la considérait comme un fardeau. J’aurais aimé la prendre dans mes bras pour la saluer, mais j’avais toujours l’impression que ça la mettait mal à l’aise, je m’étais donc contenter de ponctuer ma dernière remarque d’un clin d’œil complice. L’écoutant avec attention, je ne voulais en aucun cas lui imposer une activité à laquelle elle n’avait pas envie de s’adonner. « Super ! En route pour la patinoire alors. », lançais-je avec entrain dans l’espoir de rendre l’idée un peu plus attrayante pour elle. Haussant les épaules, je lui accordais un sourire amusé. « Ça fera une occasion de plus pour t’exercer. », la taquinais-je un peu en venant frotter légèrement ma main contre son bras en signe d’encouragement sachant très bien que sortir de ses quatre murs était toujours un peu difficile pour elle. « Tu as tout ce qu’il te faut ? On est parties ? », demandais-je finalement en mettant fin au contact physique pour l’inviter à se diriger vers la sortie. Le trajet n’était pas très long, mais après une séance de patinage, rentrer en voiture ne nous en serait sûrement que plus agréable. Si l’adolescente avait du mal à sortir de la coquille qu’elle s’était forgée, je n’avais aucune crainte quant à la communication. J’étais plutôt du genre à l’aise, ça ne me dérangeais absolument pas d’engager les conversations diverses et variées le long de la route pour meubler un peu. Ça me permettrait aussi de savoir un peu comment elle se sentait et ce qui se passait dans sa vie actuellement …