Crosswinds

Les doigts qui courent sur les reliures, laissant une trace dans la mince couche de poussière accumulée. Je ne savais pas trop ce que je cherchais à cet endroit, mais j’espérais trouver. Drôle de situation. Parce que comment peut-on trouver quelque chose si on ne sait pas ce qu’on cherche au départ. J’avais déjà épluché une bonne partie de la bibliothèque de l’Université de San Francisco - parce que l’accès était plus facile, parce que j’avais cru qu’il y aurait sans doute plus de ressources - mais sans résultats. Ça avait d’ailleurs bien épuisé ma mère qui, en plus de tout le drama familial, avait dû faire le trajet pour venir me chercher à quelques reprises quand, la tête dans les livres, je ratais le dernier transport disponible. Mais je savais qu’elle me pardonnerait. Qu’elle comprenait, en un sens, que c’était bien le seul moyen que j’avais pour mettre un peu du mien afin de régler cette situation. Cette situation qui avait beaucoup trop duré. J’en étais donc rendu à arpenter les étagères de la bibliothèque de l’Université de Beacon Hills afin de poursuivre mes recherches. Mythologie celtique : Mythes et interprétations. Attrapant tous les livres que je voyais qui pouvaient potentiellement contenir une information intéressante, je fini par me rendre à une table pour y déposer une pile d’une dizaine de livres de toutes tailles. Leur seul point commun était sans doute qu’ils touchaient de près ou de loin aux vieilles légendes celtiques et gaéliques. Par acquis de conscience, j’envoyais un texto rapide à ma mère afin de dire que j’allais réviser tard (léger mensonge, elle me le pardonnerait sans doute si elle venait à l’apprendre), qu’elle et Silver ne m’attendent pas pour le repas du soir (ou même qu’elle n’attende pas que je rentre (même si on savait tous qu’elle le ferait quand même)). Et une fois cela fait, j’attrapais le premier livre le la pile pour entamer la lecture.

Les secondes passèrent.

Les minutes.

Les heures.

L’ouvrage se referma violemment. Faisant un vacarme assourdissant dans l’endroit calme qu’était la bibliothèque. N’étant pas étudiante ici, je ne pouvais pas vraiment emprunter les documents, mais j’avais réussi à avoir un arrangement avec la bibliothécaire afin de les consulter sur place sans problème. Mais je perdais patience. Rien. Rien de ces ouvrages apportaient des connaissances supplémentaires sur les druides que ce que j’avais déjà subtilement dérobé dans l’arrière-boutique du Circle. Je me refusais de demander à Violet qui, malgré sa volonté d’aider, me dirait très certainement de rester en dehors de cette histoire et de la laisser faire. Peut-être qu’en parler à Stiles serait une bonne idée ? Mais encore, je ne voulais pas les embêter. Et perdue dans ces réflexions, je ne vis pas que le claquement du livre avait attiré l’attention de quelqu’un. Ni que cette personne était maintenant debout à côté de la table…